Les personnes accidentées qui ont engagé des démarches pour être indemnisées sont souvent stupéfaites par le temps nécessaire pour aboutir. Les étapes de la procédure d’indemnisation se déroulent les unes après les autres, imposant aux victimes des délais qui, même s’ils sont justifiés, semblent toujours trop longs.
Ces délais, qui usent les patiences, sont la source de nombreuses questions que nous soumettent les personnes accidentées qui nous contactent :
- « Dans combien de temps aura lieu mon expertise médicale ? »
- « Quel délai faut-il prévoir pour obtenir des réponses après mon expertise médicale ? »
- « Est-il normal que 2 mois après mon expertise médicale, je n’aie toujours pas reçu le rapport ? »
- « A quel délai dois-je m’attendre entre mon expertise médicale et mon indemnisation ? »
- « Combien de temps faut-il attendre entre ma consolidation et mon indemnisation ? »
- « Quel délai faut-il prévoir si mon indemnisation nécessite l’intervention d’un tribunal ? »
- ….
Si certains de ces délais peuvent être raccourcis, d’autres sont incompressibles. Les victimes d’accident avec dommages corporels, désireuses de se faire correctement indemniser, vont donc devoir s’armer de patience.
Pourquoi ces délais sont-ils aussi longs ?
Parce que les assureurs ont besoin de comprendre « pourquoi » et « pour quoi » ils doivent indemniser les victimes d’accident corporel.
Ainsi, avant de procéder à une indemnisation, les assureurs voudront avoir une vision aussi claire que possible sur deux points qui leur sont essentiels :
- La responsabilité des personnes impliquées dans l’accident,
- L’impact de l’accident ainsi que la nature et l’étendue des préjudices qu’il faudra indemniser.
La responsabilité des personnes impliquées dans l’accident
Pour que les assureurs démarrent une procédure d’indemnisation, les responsabilités des différentes parties prenantes d’un accident doivent être clairement établies. Ainsi, dans certains cas, il faudra attendre que le rapport d’enquête de la police ou de la gendarmerie soit finalisé.
L’impact de l’accident ainsi que la nature et l’étendue des préjudices qu’il faudra indemniser
Connaître l’impact de l’accident sur les victimes implique que toutes les parties (la victime et les assureurs) disposent d’un avis médical sur l’étendue et les conséquences des préjudices corporels subis, il faudra nécessairement organiser l’expertise médicale des personnes accidentées.
Schématiquement celle-ci se déroule en 5 étapes :
- Etape 1 : un médecin est mandaté par la compagnie, cela peut prendre de 1 à 6 mois.
- Etape 2 : le médecin doit fixer un rendez-vous, … cela peut prendre de 1 à 8 mois (certains médecins de compagnie sont débordés).
A noter : En attendant la consolidation, on pourra, dans certains cas, réclamer des provisions (en avance d’indemnisation) pour faire face aux dépenses auxquelles on est confronté (cf. ci-dessous). Mesurer la nature et l’étendue des préjudices nécessite parfois l’avis de spécialistes qui devront également rédiger des rapports ou bien réaliser des devis, par exemple : Ajoutons que l’organisation des assureurs a également une incidence sur les délais d’indemnisation et tous les assureurs ne sont pas égaux de ce point de vue-là : Enfin, dans certains cas, la procédure amiable n’aboutissant pas, il faudra, en ayant recours à un avocat, poursuivre l’assureur dans le cadre d’une démarche judiciaire. Les délais seront alors encore fortement augmentés (conclusions à déposer au tribunal, dates d’audience, renvois d’audiences…). Si les indemnisations obtenues sont comparables entre les voies amiables et judiciaires (à condition d’être accompagné par un spécialiste), les délais sont infiniment plus longs dès lors que l’on emprunte la voie judiciaire. Beaucoup de raisons expliquent donc le temps nécessaire à l’aboutissement d’un dossier d’indemnisation. Certains délais sont incompressibles (on ne peut pas se passer d’une expertise médicale, par exemple), d’autres dépendent de la bonne organisation et de la bonne volonté des personnes impliquées (les médecins, les gestionnaires d’assurance, …). Les experts d’accidentés sont particulièrement sensibilisés à la question des délais qui sont essentiels pour les victimes. Leur mission intègre la nécessité de les réduire lorsque c’est possible : Ces actions réduisent les délais, sans pour autant supprimer la grande impatience que les victimes ne manquent pas de ressentir à un moment ou à un autre de leur processus d’indemnisation. Dans certains cas, les délais peuvent s’avérer préjudiciables. Certaines victimes de dommages corporels se retrouvent dans des situations où elles n’ont plus de ressources alors qu’elles doivent faire face à d’importantes dépenses de soin, d’équipement, de transport… qui s’ajoutent aux charges quotidiennes. Il serait inconcevable, dans ces cas-là, d’attendre la consolidation, que les rapports soient rédigés ou que les devis aient été transmis. Il faut alors réclamer des « provisions » à l’assureur qui est en charge de l’indemnisation, c’est à dire une avance sur l’indemnisation globale (à venir) des préjudices. En fonction de la situation de chaque victime et de l’indemnisation potentielle qu’il peut anticiper, l’assureur acceptera (ou non) de verser une provision et déterminera son montant. Au final, il faut garder à l’esprit qu’un processus d’indemnisation réclame du temps et de la persévérance. Si l’on met « bout à bout » les différents délais évoqués dans cet article, on comprendra que 6 mois est un délai minimum et qu’il serait hasardeux de se prononcer sur un délai maximum ou même sur un délai moyen. Quelle que soit l’efficacité des démarches et du suivi que l’on met en place, les victimes doivent savoir qu’elles devront faire preuve de patience, même quand les professionnels qui prennent en charge leur dossier (experts d’accidentés, avocats, …) font le maximum pour réduire ces délais.
D’autres éléments ont un impact plus ou moins fort sur les délais
Que se passe-t-il si l’on ne peut vraiment pas attendre ?
Délais d’indemnisation : la patience reste nécessaire